Effets synergiques

Presque tous les procédés d’élimination des micropolluants ont en commun une filtration aval en tant que composant du procédé d’élimination. Les raisons pour la filtration sont diverses. La phase de filtration en aval est nécessaire du point de vue de la technique de procédé,

  • pour assurer, dans le cas du procédé à charbon actif en poudre (CAP), la rétention du charbon en poudre,
  • pour assurer, avec du charbon actif en grains (CAG), la possibilité d’une filtration par le charbon en grains (lit fixe) et
  • pour retraiter dans le filtre dans le cas de l’ozonation, les substances des eaux usées rendues biologiquement disponibles.

De l’objectif d’élimination ciblée des micropolluants découlent des effets synergiques au sens d’effets secondaires automatiques concernant d’autres paramètres des eaux usées.

La rétention des matières solides par les filtres a pour effet une suppression complémentaire du carbone, une élimination additionnelle du phosphore, une rétention additionnelle des microplastiques et également une amélioration de la qualité hygiénique des eaux usées. L’ampleur des effets synergiques pouvant être obtenus par la filtration en matière d’élimination de micropolluants dépend de la composition de la pollution résiduelle des eaux usées ou de leurs parts de polluants dissouts et particulaires.

Les autres effets synergiques sont obtenus grâce aux moyens d’exploitation (ozone/charbon actif) utilisés pour l’élimination des micropolluants ou par l’ajout d’adjuvants (précipitant, floculant) nécessaires au processus.

L’exploitation d’une ozonation avec les doses d’ozone nécessaires à l’élimination des micropolluants a un effet désinfectant sur les organismes indicateurs comme E-coli et les entérocoques. Une reviviscence du fait du posttraitement n’est pas à exclure. Une réduction de la matière organique résiduelle avec une ozonation se déroule uniquement en combinaison avec le posttraitement dans lequel la part de COD rendue biologiquement disponible par l’ozone est décomposée.

Avec les procédés à charbon actif, l’adsorption de la part de carbone résiduel dissout engendre une diminution supplémentaire du COD. Avec les procédés à charbon actif en poudre, des précipitants sont ajoutés pour séparer le CAP, ce qui conduit à une élimination additionnelle du phosphore.

Adsorption mécanique

Les différents procédés d’adsorption se basent sur un processus d’équilibrage dans lequel les substances dissoutes dans l’eau s’accumulent à la surface d’un agent d’adsorption jusqu’à ce qu’un état d’équilibre soit atteint.

Les substances à éliminer sont appelées adsorbat et l’agent d’adsorption est appelé adsorbant. 

Il y a désorption quand l’adsorbat se détache à nouveau de l’adsorbant. 

L’adsorbant utilisé pour l’épuration des eaux usées urbaines est du charbon actif. Le charbon actif chargé de polluants doit ensuite être extrait du système. La mise en pratique se déroule soit par le dosage du charbon actif en poudre (CAP), qui est extrait avec les boues, soit par filtration sur lit fixe avec du charbon actif en granulés (CAG), qui doit être échangé régulièrement.

L’adsorption sur charbon actif est fonction de la charge du charbon actif à ce moment et de la concentration des micropolluants dans les eaux usées. Plus la concentration résiduelle visée est faible, plus la charge du charbon actif est faible et plus le volume de charbon actif nécessaire est important.

Différentes matières premières comme le charbon, la tourbe ou le bois peuvent être utilisées pour la fabrication du charbon actif. Les étapes de production consistent essentiellement en une cokéfaction, c’est-à-dire une pyrolyse, et une activation thermique. On obtient ainsi une matière avec une surface intérieure relativement importante.